Toutes les informations essentielles et notamment la classification d’un champagne se trouvent sur son étiquette, encore faut-il savoir la décrypter et la comprendre, et c’est ce que nous allons faire tout de suite. Vous saurez tout, et plus aucune erreur ne sera possible quand vous devrez choisir un champagne en cave !

Les mentions obligatoires de l’étiquette de champagne

  • La première chose, peut-être la plus importante, est l’appellation Champagne. Elle garantit qu’il s’agit bien d’un vin pétillant produit sur des vignobles appartenant l’aire d’appellation.
  • On trouve ensuite la marque, qu’il s’agisse d’un vigneron ou d’une marque commerciale d’une grande maison.
  • Ensuite, on peut lire le nom ou la raison sociale de l’élaborateur du champagne, ainsi que le nom de la commune où est installée la maison de champagne. Attention, les raisins utilisés pour produire la cuvée ne proviennent pas nécessairement de cette commune.
  • Vient ensuite le type de cuvée : Brut, Extra-Brut, Demi-Sec, Sec, qui indique la dose en sucre de la cuvée. L’Extra-Brut est le moins sucré, à l’inverse, le Sec est le plus doux.
  • Comme sur toutes les bouteilles d’alcool, on trouve aussi le degré d’alcool et la contenance de la bouteille. On trouve aussi le cas échéant la spécificité de la cuvée, champagne Blanc de Blancs, Millésimé, Rosé…
  • Enfin, on trouve des informations plus techniques sur l’élaborateur de la cuvée. Et notamment son n° Immatriculation et surtout son statut. Ce dernier point est assez intéressant puisque l’on peut en apprendre beaucoup sur les origines de la cuvée.

Les mentions facultatives

  • On va généralement trouver le nom de la cuvée (du très classique Brute tradition à des noms bien plus originaux)
  • On peut trouver des mentions géographiques telle que le nom de la parcelle ou du lieux-dit.
  • Sur l’étiquette, il est de moins en moins rare de trouver la date de dégorgement, qui correspond au moment où le champagne a été débarrassé de ses dépôts de levure et où le bouchon définitif a été posé. Cette information peut être intéressante pour estimer l’évolution du champagne.
  • L’échelle des crus champenois (Grand Cru, Premier Cru et Autres Crus) peut également apparaitre. Notamment quand la cuvée est Premier ou Grand Cru !
  • Enfin, certaines étiquettes mentionnent également la date de mise en bouteille, autre information permettant de juger de l’évolution du vin.

Classification d’un champagne : de l’importance du type d’élaborateur

On trouve ensuite une information absolument capitale, car elle va permettre d’identifier qui se cache derrière l’étiquette. Il s’agit de la catégorie professionnelle à laquelle appartient la société qui commercialise le champagne.

  • RM (pour Récoltant-Manipulant) : C’est l’une des mentions qui doit vous rassurer, elle signifie que le champagne est élaboré par le vigneron à partir de ses propres vignes. Toutefois, il existe un petit bémol, si le vigneron dégorge lui-même des cuvées élaborées par la coopérative à laquelle il appartient, il aura le droit d’apposer cette mention alors que la logique aurait voulu qu’il indique RC. Il y a environ 2000 RM en Champagne.
  • RC (pour Récoltant-Coopérateur) : Il s’agit là d’un viticulteur membre d’une coopérative à laquelle il livre ses raisins. Les vins sont donc élaborés à partir des raisins de l’ensemble des membres de la coopérative. Le viticulteur récupère des bouteilles finies afin de les commercialiser sous son nom propre. Si les bouteilles récupérées auprès de la coopérative ne sont pas encore dégorgées alors, il n’est pas obligatoire d’indiquer le nom de la coopérative. Dans le cas contraire, il sera indiqué « Élaboré par la coopérative [nom de la coopérative] à [lieu où se trouve la coopérative] pour [nom de la marque ou du viticulteur] ». Il y a approximativement 3 000 RC en Champagne.
  • NM (pour Négociant-Manipulant) : Cette mention désigne les vignerons ou les sociétés qui vinifient à partir de leurs propres vignes, mais aussi à partir de raisin acheté à des viticulteurs. Cette mention concerne essentiellement les grandes maisons. D’ailleurs les 25 Négociants-Manipulants les plus importants règnent sur la moitié du marché du champagne.
  • MA (pour Marque Auxiliaire) : Il s’agit des marques que l’on trouve souvent en grande surface. Il s’agit généralement de marques créées par des sociétés souhaitant commercialiser du champagne sous un nom leur appartenant (grande distribution, caviste, restaurateur, épicerie…). Il arrive que sur l’étiquette soit indiqué le véritable élaborateur du champagne ce qui permet de se faire une idée de sa qualité. La plupart des amateurs de champagne rechignent à acheter ces champagnes vendus sous des marques qui servent parfois à écouler des cuvées de petite qualité. Il existe environ 3 000 MA en Champagne.
  • ND (pour Négociant-Distributeur) : Variante de la MA, il s’agit d’une marque qui achète des bouteilles terminées et qui se contente d’apposer elle-même une étiquette à son nom.
  • SR (pour Société de Récoltants) : Ici, il s’agit de vignerons qui se regroupent pour vinifier et commercialiser ensemble leurs vins, avec occasionnellement, le recours à une coopérative. Il existe seulement une poignée de SR en Champagne.
  • CM (pour Coopérative de Manipulation) : Cette mention désigne les cuvées élaborées et commercialisées par une coopérative. Il y a environ 100 CM en Champagne.

Des informations sur la vinification du champagne

On trouve aussi sur les étiquettes de certaines cuvées la mention Blanc de Blancs qui indique si celles-ci ont été élaborées uniquement à partir du seul cépage chardonnay, qui est le seul des 3 grands cépages champenois à être blanc.

À l’inverse la mention Blanc de Noirs désigne les cuvées vinifiées à partir des cépages noirs : pinot noir et pinot meunier.

On peut également croiser l’indication Rosé de Saignée qui signifie que le champagne rosé a été obtenu non par ajout de vin rouge de champagne, mais par la macération de raisins (pinots). Cette méthode n’est pas majoritaire dans la région et donne des cuvées plus intenses et au caractère plus trempé.

Présence du millésime

La présence du millésime indique que tous les raisins utilisés pour l’élaboration de la cuvée proviennent d’une seule et même année. Il arrive parfois que certains vignerons choisissent de ne pas revendiquer le millésime même si la cuvée ne contient que des raisins d’une seule vendange.

Si le millésime est revendiqué sur l’étiquette, il doit également être indiqué sur le bouchon.

Date de dégorgement

La date de dégorgement apparaît également sur quelques cuvées, bien que non-obligatoire. Bien que cette pratique soit de plus en plus courante, elle reste minoritaire. Cela permet aux amateurs de savoir combien de temps le champagne a vieilli sur lies.

Enfin, il existe quelques rares clos en Champagne et leur propriétaires élaborent souvent une cuvée parcellaire à partir de ceux et l’indiquent sur l’étiquette. Les plus connus sont :

  • Le Clos du Mesnil de Krug,
  • le Clos Saint Hillaire de Billecart-Salmon,
  • Et le Clos des Goisses de Philipponnat.

Cet article était un peu plus long que les autres, mais vous savez maintenant comment reconnaitre un bon champagne, pour ainsi éviter les surprise.

N’hésitez pas à vous entrainer quand vous passer chez votre caviste !